Passé 60 ans, les projets ne s’arrêtent pas, bien au contraire. Vous êtes nombreux à envisager un achat immobilier pour changer de cadre de vie, investir pour vos enfants ou simplement concrétiser un rêve. Pourtant, au moment de souscrire un prêt, une question essentielle se pose : quelle assurance emprunteur choisir ? Car si le crédit est possible après 60 ans, l’assurance qui vient avec nécessite d’être choisie avec discernement.
Dans cet article, je vous guide pas à pas pour décrypter les offres, comprendre les enjeux et faire le bon choix selon votre profil. Prenez une tasse de thé, installez-vous confortablement… et entrons ensemble dans les coulisses des assurances crédit immobilier dédiées aux seniors.
Pourquoi l’assurance de prêt est-elle incontournable ?
L’assurance emprunteur est exigée par la majorité des banques. Elle sécurise le remboursement du prêt en cas d’imprévus : décès, perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA), voire invalidité ou incapacité temporaire de travail dans certains cas. Après 60 ans, les risques estimés par les assureurs changent, avec des critères qui peuvent alourdir la prime, voire restreindre les garanties.
Mais pas de panique : il existe des solutions adaptées, même après 65 ou 70 ans. Il suffit de les connaître et de bien comparer.
Les deux grandes familles d’assurance emprunteur
En France, deux types d’assurance s’offrent à vous :
- L’assurance groupe : proposée par la banque elle-même. Elle repose sur un tarif mutualisé, généralement fixé selon des tranches d’âge. Simple à souscrire, mais rarement personnalisée.
- L’assurance individuelle : une délégation d’assurance auprès d’un assureur externe. Elle permet une couverture plus fine, adaptée à votre profil médical, votre âge et votre projet. Cela peut jouer en votre faveur tant sur le plan tarifaire que sur les garanties.
Depuis la loi Lagarde (2010), vous avez le droit de choisir une assurance extérieure à la banque. Et bonne nouvelle : la loi Lemoine (2022) permet désormais de résilier et changer son assurance à tout moment, sans frais. L’important est que la nouvelle offre présente un niveau de garanties équivalent.
Les particularités après 60 ans : ce qui change
Avec l’âge, les organismes d’assurance adaptent leur approche. Voici les éléments qui peuvent évoluer lorsque l’on a plus de 60 ans :
- Exigences médicales : passé 60, un questionnaire de santé est presque systématique. Selon le montant emprunté et votre état de santé, des examens médicaux peuvent être réclamés.
- Majorations tarifaires : les cotisations augmentent avec l’âge, parfois de façon significative après 65 ans. Mais tous les assureurs n’appliquent pas les mêmes barèmes.
- Limites d’âge : certaines garanties (invalidité permanente, incapacité de travail) s’arrêtent à 65 ou 70 ans. D’autres ne couvrent que le décès au-delà de cet âge.
Il est donc crucial de lire toutes les clauses du contrat, au-delà du simple montant mensuel affiché.
Critères à comparer pour bien choisir
Comparer les assurances, c’est un peu comme choisir une bonne paire de chaussures : ce qui convient à l’un ne sera pas confortable pour l’autre. Voici les critères essentiels à regarder de près :
- Le taux d’assurance : il peut être exprimé en pourcentage du capital emprunté initial ou restant. Attention, cela change le coût total.
- La durée de couverture : jusqu’à quel âge les garanties sont-elles valables ? Vérifiez bien si la couverture s’arrête à 75, 80 ou 85 ans.
- Les exclusions : elles sont souvent en petits caractères… Listez les pathologies non couvertes (hypertension, diabète, etc.).
- Les surprimes : selon votre profil médical ou vos antécédents, une majoration peut être appliquée. N’hésitez pas à faire jouer la concurrence.
- Le délai de carence et de franchise : un accident n’est parfois couvert qu’après quelques mois (carence) ou avec un délai de prise en charge (franchise).
Quelques exemples pour mieux comprendre
Jean, 68 ans, souhaite acheter un appartement au bord de la mer pour y vivre une retraite active. En bonne santé, il emprunte 100 000 euros sur 10 ans. Sa banque lui propose une assurance groupe à 0,80 % du capital emprunté. Il obtient par ailleurs un devis d’un assureur individuel à 0,45 %, avec les mêmes garanties… et réalise ainsi plus de 3 000 € d’économies sur la durée totale de son prêt. Pas négligeable, n’est-ce pas ?
Quant à Marianne, 64 ans, elle est suivie pour une maladie chronique mais stabilisée. Plusieurs assureurs refusent de la couvrir ou imposent des surprimes très élevées. Grâce à une association d’emprunteurs, elle découvre un contrat spécialisé senior qui accepte son dossier sans surprime, moyennant un questionnaire médical détaillé et une garantie ajustée. Une solution personnalisée qui lui permet de finaliser son projet attendu depuis longtemps.
Et si votre dossier est médicalement complexe ?
Vous vous sentez concerné mais craignez l’avalanche de formalités ? Rassurez-vous : plusieurs outils existent pour vous faciliter la tâche.
- Le droit à l’oubli : il permet de ne pas déclarer un ancien cancer guéri depuis plus de 5 ans pour certaines pathologies. Une avancée majeure.
- La Convention AERAS : son but est de faciliter l’accès à l’assurance pour les personnes présentant un risque aggravé de santé. Elle impose à l’assureur de chercher une solution adaptée (souvent une couverture limitée mais suffisante).
Dans les cas les plus épineux, il peut être utile de recourir à un courtier spécialisé. Il connaît les assureurs ouverts à des profils dits « à risque » et défendra votre dossier avec humanité et pragmatisme.
L’importance de se faire accompagner
Certains seniors hésitent à lancer leur projet immobilier de peur de tomber sur des obstacles administratifs trop lourds. Pourtant, vous n’êtes pas seul(e). De nombreux professionnels sont là pour vous aider à avancer sereinement :
- Les courtiers indépendants, qui sauront comparer pour vous les meilleures offres.
- Les associations de défense des emprunteurs, qui fournissent des conseils éclairés.
- Votre conseiller bancaire, qui peut parfois faire preuve de flexibilité si vous êtes client de longue date.
Et, bien sûr, n’oublions pas la force des témoignages. Parler avec d’autres emprunteurs de votre âge, écouter leur parcours, leurs doutes et réussites, est souvent une source précieuse d’inspiration et d’assurance.
Les gestes simples qui font la différence
Voici quelques conseils concrets pour maximiser vos chances de trouver une assurance adaptée :
- Préparez vos documents médicaux à jour : cela accélérera l’analyse de votre dossier.
- Faites jouer la concurrence : un même profil peut obtenir des devis très différents.
- Ne vous précipitez pas : prenez le temps de lire les conditions générales et posez vos questions.
- Pensez à l’assurance partielle : dans un couple senior, il peut être stratégique d’assurer majoritairement le conjoint le plus jeune ou en meilleure santé.
Un projet, un âge, une assurance sur mesure
Passer le cap des 60 ans ne signifie en rien devoir renoncer à emprunter – bien au contraire ! Avec des solutions sur-mesure, des partenaires spécialisés et des lois qui défendent davantage les emprunteurs, il existe aujourd’hui de réelles possibilités de financer son projet immobilier en toute sécurité.
Parce que chaque parcours est unique, choisir la bonne assurance emprunteur, c’est vous offrir la sérénité de concrétiser vos envies à votre rythme. Et comme on dit souvent sur Terra Senior, prendre soin de son avenir, c’est aussi prendre soin de soi.
N’hésitez pas à partager votre expérience ou vos questions en commentaire, ou à me contacter si vous avez besoin d’un petit coup de pouce dans vos démarches. Ensemble, avançons pas à pas vers une retraite où projets riment avec liberté et sérénité.




